Première page...

Quelques phrases valent parfois mieux qu'un long discours... j'ai intitulé ce sujet "Première page" pour présenter un coup de coeur de lecteur... l'idée est de faire découvrir un livre en piochant quelques lignes (en premiére page ou non ) .... à chacun d'y ajouter sa petite critique perso s'il le souhaite...

Livre #1 L'étourdissement Joël Egloff ; Buchet Chastel ; Juin 2005
Prix Inter 2005




" Quand le vent vient de l'ouest, çà sent plutôt l'oeuf pourri. Quand c'est de l'est qu'il souffle, il y a comme une odeur de souffre qui nous prends à la gorge. Quand il vient du nord, ce sont des fumées noires qui nous arrivent droit dessus. Et quand c'est le vent du sud qui se lève, qu'on n'a pas souvent, heureusement, çà sent vraiment la merde, y'a pas d'autre mot... "

"Elle est chouette ma gueule" par Sim

"En 1926, une naissance n'tait pas toujours un acte facile. Selon la tradition, je devais voir le jour dans la chambre à coucher de mes parents. A mon avis, le bricolage qu'on était obligé de faire dans ces conditions doit avoir un rapport avec ma morphologie légèrement en dehors des normes habituelles. Tiré à l'extérieur par des forceps, je crois que la forme de ma tête et celle de mes oreilles est due à cette pratique. Ma pauvre maman, ayant fait des efforts considérables pour m'expulser de son ventre que je ne voulais pas quitter, a failli payer de sa vie ma mauvaise volonté."

Ubiquité ; Claire Wolniewicz ; Viviane Hamy ; septembre 2005



" On était en janvier, un mois blême, tout froid. Adam Volladier allait avoir trente-quatre ans, le quinze mars.

A compter de son trente troisième anniversaire, il avait vécu chaque jour fébrilement, attendant quelque chose , quelqu'un peut être ; c'était bien à cet âge que Jesus avait accédé au Ciel, l'épanouissement total.

Mais pour lui , les cieux étaient restés fermées et opressants. Au bout de plusieurs mois, épuisés de tant d'éspérance, il s'était retranché en lui même, plus surement qu'il ne l'avait jamais fait auparavant. On ne l'y reprendrait plus. Il se sentait vaguement déçu, un peu amer, trés bête surtout d'avoir cru à un geste du destin..."

La suite est...surprenante...
bonne lecture....

Franck, merci pour ta participation

je participerai bien mais je lis pratiquement pas.

Mon bouquin préféré c'est l'Herbe Bleue
mais désolée j'ai pas de passage à vous raconter.
C'est un journal intime, d'une fille qui se drogue... mais tout le monde doit connaitre

Aldous Huxley - Le meilleur des mondes

"Un bâtiment gris et trapu de 34 étages seulement. Au-dessus de l'entrée principale, les mots : CENTRE D'INCUBATION ET DE CONDITIONNEMENT DE LONDRES-CENTRAL, et, dans un écusson, la devise de l'Etat mondial : COMMUNAUTE, IDENTITE, STABLILTE.

[...] Les blouses des travailleurs étaient blanches, leurs mains, gantées de caoutchouc pâle, de teinte cadavérique. La lumière était gelée, morte, fantomatique. Ce n'est qu'aux cylindres jaunes des microscopes qu'elle empruntait un peu de substance riche et vivante, étendue le long des tubes comme du beurre.

- Et ceci, dit le Directeur, ouvrant la porte, c'est la Salle de Fécondation."

Andie a écrit:

je participerai bien mais je lis pratiquement pas.

Mon bouquin préféré c'est l'Herbe Bleue
mais désolée j'ai pas de passage à vous raconter.
C'est un journal intime, d'une fille qui se drogue... mais tout le monde doit connaitre

connaisssss

mais pas lu

dragibus a écrit:

Quelques phrases valent parfois mieux qu'un long discours... j'ai intitulé ce sujet "Première page" pour présenter un coup de coeur de lecteur... l'idée est de faire découvrir un livre en piochant quelques lignes (en premiére page ou non ) .... à chacun d'y ajouter sa petite critique perso s'il le souhaite...

Livre #1 L'étourdissement Joël Egloff ; Buchet Chastel ; Juin 2005
Prix Inter 2005




" Quand le vent vient de l'ouest, çà sent plutôt l'oeuf pourri. Quand c'est de l'est qu'il souffle, il y a comme une odeur de souffre qui nous prends à la gorge. Quand il vient du nord, ce sont des fumées noires qui nous arrivent droit dessus. Et quand c'est le vent du sud qui se lève, qu'on n'a pas souvent, heureusement, çà sent vraiment la merde, y'a pas d'autre mot... "

Salut, dragibus!

Il faudrait que je m'offre ce livre...

Bédéfan a écrit:

Salut, dragibus!

Il faudrait que je m'offre ce livre...

C'est une bonne lecture je te le recommande

Franck a écrit:

Aldous Huxley - Le meilleur des mondes

"Un bâtiment gris et trapu de 34 étages seulement. Au-dessus de l'entrée principale, les mots : CENTRE D'INCUBATION ET DE CONDITIONNEMENT DE LONDRES-CENTRAL, et, dans un écusson, la devise de l'Etat mondial : COMMUNAUTE, IDENTITE, STABLILTE.

[...] Les blouses des travailleurs étaient blanches, leurs mains, gantées de caoutchouc pâle, de teinte cadavérique. La lumière était gelée, morte, fantomatique. Ce n'est qu'aux cylindres jaunes des microscopes qu'elle empruntait un peu de substance riche et vivante, étendue le long des tubes comme du beurre.

- Et ceci, dit le Directeur, ouvrant la porte, c'est la Salle de Fécondation."

J'ai étudié ça en 3ème de collège et je déteste ce livre !!!!

Flo a écrit:

J'ai étudié ça en 3ème de collège et je déteste ce livre !!!![/quote]

C'est le genre de livres qu'on ne devrait pas lire à ce moment-là, mais un peu après. Je l'ai lu il y a deux ou trois ans, et j'avoue que si je l'avais lu plus tôt, je ne l'aurais sans doute pas aimé non plus.

Poisson d'or ; J.M.G Le Clézio ; Ed.Gallimard, 1997

Couv du format poche (Folio)




Extrait :

Quand j'avais six ou sept ans, j'ai été volée. Je ne m'en souviens pas vraiment, car j'étais trop jeune, et tout ce que j'ai vécu ensuite a effacé ce souvenir. C'est plutôt comme un rêve, un cauchemar lointain, terrible, qui revient certaines nuits, qui me trouble même dans le jour. Il y a cette rue blanche de soleil, poussiéreuse et vide, le ciel bleu, le cri déchirant d'un oiseau noir, et tout à coup des mains d'homme qui me jettent au fond d'un grand sac, et j'étouffe. C'est Lalla Asma qui m'a achetée.

C'est pourquoi je ne connais pas mon vrai nom, celui que ma mère m'a donné à ma naissance, ni le nom de mon père, ni le lieu où je suis née. Tout ce que je sais, c'est ce que m'a dit Lalla Asma, que je suis arrivée chez elle une nuit, et pour cela, elle m'a appelée Laïla, la Nuit. Je viens du Sud, de très loin, peut-être d'un pays qui n'existe plus. Pour moi, il n'y a rien eu avant, juste cette rue poussiéreuse, l'oiseau noir, et le sac.
Ensuite je suis devenue sourde d'une oreille. Ça s'est passé alors que je jouais dans la rue, devant la porte de la maison. Une camionnette m'a cognée, et m'a brisé un os dans l'oreille gauche.

J'avais peur du noir, peur de la nuit. Je me souviens, je me réveillais quelquefois, je sentais la peur entrer en moi comme un serpent froid. Je n'osais plus respirer. Alors je me glissais dans le lit de ma maîtresse et je me collais contre son dos épais, pour ne plus voir, ne plus sentir. Je suis sûre que Lalla Asma se réveillait, mais pas une fois elle ne m'a chassée, et pour cela elle était vraiment ma grand-mère...

"...« Je pensais que depuis que j’étais enfant, les gens n’avaient pas cessé de me prendre dans leurs filets. Ils m’engluaient. Ils me tendaient les pièges de leurs sentiments, de leurs faiblesses... »


Petit commentaire simple et trés juste trouvé sur le net et écrit par une internaute ( Cleoflo )* décrivant l'idée principale du roman :

"Le fait que les gens aient tous cette singularité, cette capacité à vous enrichir spirituellement et celle aussi de vous déposséder par leur incapacité à être heureux. Qu’ils vous volent en même temps qu’ils vous donnent, ou plutôt qu’ils vous donnent, puis vous finissent par vous voler. Qu’il faut savoir partir à ce moment-là. Qu’il faut prendre ce qu’on vous donne et savoir rester libre quand on vous vole."

* http://www.ciao.fr/Poisson_d_or_Jean_Marie_Le_Clezio__Avis_802925

j'ai pas de photo du livre (d'ailleurs j'ai pas envie de chercher )

le dernier Elfe

_pourquoi es-tu en train de dégouliner? demanda le petit Elfe à la femme.
_on appelle ça des "larmes" répondit l'homme, c'est notre façon de pleurer.
_vraiment ?et la chose qui coule du nez qu'elle est en train d'essuyer avec sa manche ?
_ça fait parti des pleurs aussi .
_pourquoi est-elle en train de pleurer ?
_parce que demain matin il vont nous pendre.
_Ah?vraiment?et ça veut dire quoi ?
_Non, dit la femme, je t'en prie, non, sinon, il va se mettre à pleurer et je ne veux pas entendre ses pleurs.
_C'est quand même grace à lui si...
_Non répéta la femme, je ne supporte pas de l'entendre pleurer.
_Très bien.écoute petit: demain on va nous pendre.Ce sera très beau.Il vont nous accrocher dans les hauteurs et nous pourrons voir toute la foule d'en haut et les toits des maisons.Comme un oiseau en vol.
_ohhhhhhhhhhhhh.Vraiment? Et alors pourquoi est-elle en train de pleurer ?
_Elle pleure parce qu'elle à le vertige.Quand elle se trouve en l'air, elle se sent mal, et a même envie de vomir.Pour elle demain ce sera horrible.
_Alors non.non non non non .
Pas de pendaison demain!!!
_Ah non ?
_non!
_et coment fait on?ils ont déjà décider de nous pendre .
_nous pourrions partir.exact bonne idée

voilà j'aime la capacité de cet auteur à transformer les moments très triste en moment joyeux